Amable Empaire se fixa à Paris en 1801, 21 Bd Bonne Nouvelle, où il ouvrit une fabrique et un négoce d'huiles; Il habita alors 9 rue de l'échiquier; il céda son affaire à son gendre, Jean-Jacques ORSEL qui fit de mauvaises affaires, entraînant la fermeture de l'affaire, et ruinant en partie son beau-père; Celui-ci était marguillier de la paroisse Notre Dame de Bonne Nouvelle (son nom figure encore aujourd'hui dans l'Eglise, à coté de la cure, sur un tableau commémoratif de l'inauguration de l'Eglise de Bonne Nouvelle refaite, le 30/3/1830, comme membre du conseil d'administration de la paroisse)

Il est décrit ainsi dans les "notes pour ma fille" écrites par sa fille Adeline Empaire, épouse Aubertin : "L'hiver de 1831, mon père faillit mourir d'un catarrhe pulmonaire; grâce à son excellent tempérament, ou plutôt grâce à Dieu, qui n'avait pas encore marqué son heure, il s'en tira parfaitement, vécu encore 4 ans après cette forte maladie. Il avait alors 80 ans. C'était un homme comme on n'en voit plus; vêtu et coiffé à l'ancien régime, portant toujours les bas de soie ou de coton avec la culotte courte, la douillet de soie violette en hiver, portant la poudre et une petite queue, jamais il n' a quitté le costume; il aurait cru faire une concession à la révolution de 89. Bon père, il était profondément de bonne foi dans ses principes religieux et politiques. Il a même poussé ces derniers jusqu'au degré du plus grand désintéressement, car mon oncle Barillon, ayant eu dans un moment la recette générale d'Angoulême, le supplia de l'accepter. Elle rendait 40000 francs. Quel soutient dans cette famille! Jamais mon père n'en voulu; il aurait fallu prêter serment à Napoléon, et mon père portait dans son coeur Louis XVI et ses descendants.. Mon père ne laissa jamais percer le moindre regret.. ils sont rares les hommes de cette trempe; ceci remonte à 1810 ou 1811"

Amable Empaire loua aussi en 1817, le château de la Briche au dessus de St Denis sur le bord de Seine ( ce petit château avait un caractère tout particulier; c'était l'ancienne résidence de madame d'Epinay, intime de Jean-Jacques Rousseau; En 1823 en reprenant le récit d'Adeline: "mon père pensa à se retirer du commerce. Il prétendait, et il avait raison, qu'à un certain âge, il fallait mettre un temps d'arrêt entre les affaires du temps et celles de l'éternité. Mon père s'exécuta et céda entièrement sa maison de commerce à son gendre, mr Orsel-Beaufort., deuxième événement grave pour lui comme pour nous. Le troisième fut de quitter la maison qu'il occupait tout entière sur l'emplacement actuel de la rue Mazagran depuis 13 ans, pour prendre un appartement rue Hauteville près du boulevard, au second. Ce fut un changement dans ses habitudes.

Amable Empaire eut 6 enfants (2 morts jeunes). Les autres sont :

- Adeline, épousa Mr Aubertin, de Bourbonne les Bains (descendance aujourd'hui Ebrard, sa fille unique Adèle ayant épousé Joseph Ebrard

- Alexandrine, épouse de André Bonnabel, propriétaire à Gap

- Amédée , qui épousa la cantatrice Nelia Maillard (sans enfants)

- Françoise-Marguerite, l'aînée, qui épousa Jean-Jacques ORSEL

En reprenant le récit d'Adeline : " en 1829, Amédée épousa Melle Nélia Maillard, fille de Mr Maillard, référendaire de 2° classe à la Cour des Comptes, jeune personne d'un grand talent comme cantatrice... Seulement, Amédée fut obligé de passer par une condition assez dure car son père lui déclara qu'il ne pouvait lui donner que la moitié de la dot qu'il avait donné à ses soeurs parce qu'il se trouvait gêné dans ce moment.. Cette gène provenait d'un incident bien triste pour toute notre famille; depuis près de 4 ans que Mr B.. (Beaufort, c.a.d. Jean-Jacques Orsel) marchait seul dans son commerce, cela n'allait que d'une aile; il se lança dans des spéculations trop hasardeuses, et s'enfonça lui et les siens. Il a fallu liquider et vendre cette belle manufacture. Mon père eut un gros crève coeur. Mr B... paya ses créanciers. Il n'y eut que ceux de sa famille qui abandonnèrent leurs droits, afin qu'il puisse faire honneur à ses affaires. Ma tante (Madame Barillon), son frère aîné Antoine (Orsel époux Herbelin), et sa mère (Elisabeth-Pélagie Charlot de Courcy, veuve d'Antoine Orsel) en furent chacun pour un abandon de trente mille francs, et papa pour 15000; total 105 000 francs de déficit..

Dans l'almanach du commerce de 1852 figure un Empaire, agent de change 2 bis rue St Georges à Paris. Il s'agit peut-être d'Amédée, fils d'Amable, ou alors de Claude-Marie Empaire, qui était en 1841 négociant 41 rue de l'Echiquier, époux de Clarisse Regnault de Brioland, neveu  de Amable , cité plus loin.

L'épouse d'Amable Empaire avait une soeur, portant le même prénom, et qui avait épousé Mr Alexandre Barillon; Celui-ci était propriétaire à Serre (Hautes Alpes); le fils de cette soeur, Alexandre Barillon, fut député-maire d'Elancourt dans l'Oise, où il possédait un superbe château (actuellement Hôtel de Luxe)